Synopsis
« L’Argentine est prise entre une volonté d’oublier, de tout recommencer, afin d’ouvrir les perspectives de reconstruction économique, et un refus de laisser s’éteindre les souffrances afin qu’elles témoignent toujours de l’Histoire ». Daniele lncalcaterra
“Lorsque je saurai ce que sont devenus mes parents et mon petit frère, ma vie pourra commencer” déclare Karina Manfil, 20 ans, marquée à jamais par ce jour du 27 octobre 1976 où les forces de sécurité donnèrent l’assaut à son domicile, emmenant ses parents, militants péronistes, et son petit frère. Elle sollicite l’aide de l’équipe argentine d’Anthropologie FORENSE qui a entrepris un vaste travail de recherche des victimes de la dictature.
Daniele Incalcaterra filme l’enquête. Il suit le processus d’exhumation et d’identification jusqu’à la restitution et l’inhumation des parents de Karina. La densité de la mise en scène, la rigueur du montage, nous font vite oublier l’aspect macabre du sujet pour ne retenir que le sens de cette quête : mettre fin à la torture morale que représente l’incertitude de Karina, comme pour les autres familles des 30 000 disparus en Argentine. Nous suivons avec émotion les différentes étapes du travail minutieux des anthropologistes qui sont les véritables héros du film. Terra d’Avellaneda lutte avec talent contre l’oubli, contre la volonté officielle du gouvernement de Carlos Menem de “tourner la page”, pour restituer au peuple argentin une part importante de son histoire.