Sept documentaristes iraniennes témoignent à tour de rôle de la manière dont leurs projets cinématographiques dialoguent avec leur vie de femme et leurs luttes quotidiennes. Le désir et la frustration cohabitent en permanence dans un contexte où la plus vaste filmographie est celle des films « faits dans nos esprits ». En sondant la puissance des films rêvés et des films impossibles, Profession : documentariste prend progressivement corps comme un autoportrait pluralisé et insatiable d’altérité. Chaque fragment filmique déplie sensiblement sa ligne tout en se laissant traverser par les échos des autres voix. Cette démultiplication de la subjectivité rend ainsi compte de la vitalité d’une génération de réalisatrices empêchées tout en interrogeant « ce que documenter veut dire », dans le hiatus entre images filmées et images silenciées.