Synopsis
À quatre-vingts-ans passés, à l’heure de prendre sa retraite, le Docteur Yamamoto confie au cinéaste Kazuhiro Soda : « j’ai consacré ma vie à coexister avec mes patients, mais en faisant ça, c’est elle que j’ai sacrifiée ».
Autoanalyse redoutablement lucide : l’existence de Yamamoto aura principalement été peuplée de l’écoute des autres, sur le fil entre vocation et abnégation. Tandis que Yamamoto adresse ses adieux à ses patients, Soda se saisit d’un dernier portrait de chacun, respectueux de l’expression de leurs nécessités et de la singularité de leurs phrasés. Quand Yamamoto, enfin retraité, retrouve son foyer et un semblant d’intimité avec Yoshiko, son épouse souffrante, leur vie personnelle semble tout juste commencer. Par-delà la réflexion profonde sur ce qui constitue une vie quand le travail s’en va, Soda, caméra nerveuse au poing défiant l’inertie des tombes, s’intéresse ici aussi aux gestes retrouvés et renouvelés de ce couple, qui peut enfin prendre le temps de soins réciproques.