Synopsis
Depuis sa chaise roulante, Stephen Dwoskin enquête sur l’essence de la douleur. A partir d’expériences individuelles, il élabore sa recherche et questionne à son tour son propre rapport à la douleur, celle de l’esprit, du cœur, de l’âme et du corps.
Auteur d’une trentaine de films expérimentaux d’inspiration autobiographique, Stephen Dwoskin aborde ici la forme de l’essai. Son expérience personnelle de la douleur - le cinéaste est infirme depuis l’âge de 12 ans - lui permet de traiter le sujet à la fois d’une manière exhaustive - il passe en revue tous les registres de la douleur humaine - et subjective. Il fait preuve, abordant des thèmes qui sont obsessionnels dans son œuvre, d’une invention plastique constante.
Ce film dérangeant, très engagé - l’auteur intervient physiquement dans le film - permettra, souhaitons-le, à un grand cinéaste d’atteindre une plus large audience.
À propos du film
Dans Pain is, Dwoskin remarque : « Si vous effleurez le bois avec le doigt, vous sentez le bois ; si une écharde vous blesse, vous allez sentir votre doigt. C’est ainsi que fonctionne la douleur ». C’est aussi la manière dont fonctionne le cinéma de Stephen Dwoskin. Ce n’est pas un cinéma lisse que l’on peut se contenter de caresser du regard, d’effleurer de la pensée, un cinéma dans lequel il est permis de s’oublier et d’oublier le monde. C’est un cinéma qui blesse et qui fait exister et qui ravit et qui soigne, un cinéma qui, comme l’écharde fait prendre conscience du doigt, nous fait prendre conscience de notre regard. Dwoskin est le plus souvent envisagé, de par le contexte de son arrivée dans le monde cinématographique, comme un cinéaste expérimental - ce qu’il est, à l’évidence, comme tout artiste véritable -, mais cela crée un malentendu - et des difficultés de distribution de ses films - dans la mesure où, aussitôt, on le pense - le monde est routinier et la pensée - comme avant tout dominé par des préoccupations formelles et, de ce fait, peu accessible à un vaste public et d’ailleurs peu soucieux de le conquérir.
Michel Barthelemy (extrait du texte d’un coffret DVD – 2006)
Dans Pain is, Dwoskin "interroge des gens qui souffrent volontairement ou involontairement – le panorama va de la maladie aux pratiques sexuelles sadomasochistes. L’approche est à la fois calme et clinique : Dwoskin y trace la géographie d’un nouvel humanisme ou les catégories habituelles de bien et de mal implosent." Texte de Raphaël Bassan, écrit pour la sortie du coffret DVD et paru dans la revue Zeuxis\n n°33 (juin 2007)