Le film de Heddy Honigmann nous fait découvrir la ville de Lima au Pérou et l’état de crise de son économie à travers une série de rencontres. Les personnages ont ceci en commun, qu’ils ont choisi pour survivre dans les conditions extrêmes qui sont les leurs, de s’improviser chauffeurs de taxi : la seule activité rentable, semble-t-il, dans cette ville surpeuplée où rien ne marche, sauf la circulation !
Des hommes et des femmes de tous les milieux collent sur leur pare-brise le mot magique : Taxi, et lancent résolument leurs vieilles voitures dans les embouteillages. Ils le font avec astuce, détermination et acceptent leur conversion avec la simplicité de l’évidence.
Au détour d’une phrase, nous comprenons qu’ils vivent tous des situations difficiles mais ils ont trop de panache pour s’attarder sur leurs malheurs. Ils savent d’instinct privilégier ce qui les aide à dépasser leur pauvreté, tout ce qui transcende le quotidien. Chacun d’entre eux a un secret qui lui permet de résister à toutes les épreuves.
La réalisatrice dépasse l’anecdote du sujet et utilise les récits des chauffeurs et l’effet de répétition des diverses traversées de la ville pour nous donner à voir la dérégulation sociale qui règne dans la capitale. Notamment dans la séquence du charnier où après le pittoresque du marché aux fleurs, la plus cruelle des réalités nous est révélée : l’ombre du “sentier lumineux” plane…