Synopsis
Un petit village de l’Aude, ses habitants, leurs joies, leurs souffrances et la caméra en liberté du cinéaste en vacances qui saisit ces moments intermittents qui, dans le souvenir qu’on en garde, ressemblent si fort au bonheur.
A Tournebouix, un petit village dépeuplé de l’Aude où un vieux couple confie ses souvenirs d’un autre temps - la guerre, la maladie, la mort -, le cinéaste construit son film comme un recueil d’images autonomes, qui, réunies, composent son univers mental : le bonheur familial, fragments de quelques-uns de ses films antérieurs, hommage au saxophoniste Ben Webster, deux poèmes de Remco Campert et Lucebert, un portrait du cinéaste qui lui avait appris la photographie dès l’âge de douze ans, des événements politiques de l’actualité (la chute de la dictature des Colonels en Grêce, la révolte des paysans français).
« Il y a quelque chose de thérapeutique dans l’acte de filmer. Mais il faut faire attention de ne pas s’empêcher d’aller en psychothérapie ! Le cinéma peut masquer. Il faut savoir sortir du projet de cinéma. Beaucoup d’artistes disent : "Je ne veux rien savoir de moi, ça m’ôterait ma créativité." Je crois le contraire. Quand on se sent bloqué dans son art, confronté à des choses insolubles, et je l’ai été, il faut y aller. Ma question était : comment puis-je savoir autant de choses par le cinéma tout en sachant si peu sur moi ? Finalement, je ne savais rien ou presque. Il y a des artistes qui font des choses très profondes sans jamais rien savoir d’eux-mêmes. Tout cela est assez mystérieux. » Johan van der Keuken