Synopsis
Isabelle Quignaux choisit un village ordinaire du Cambodge, non loin du front où la vie quotidienne reprend en dépit des mines qui truffent le sol et rendent les cultures difficiles. Elle se mêle à la population pour décrire les travaux et les jours de l’après-guerre.
Nous sommes au Cambodge, à Cheng Mean Chey, un village à 300 kms de Phnom Penh, en 1993, quinze mois après les accords de Paris. Isabelle Quignaux choisit un village ordinaire, non loin du front où la vie quotidienne reprend en dépit des mines qui truffent le sol et rendent les cultures difficiles. Elle se mêle à la population pour décrire les travaux et les jours de l’après-guerre. Le film dans son mode de narration pudique, sans aucun effet, traduit parfaitement le désespoir souriant de ces paysans ruinés par les exodes, leur soumission à l’ordre des choses. En dépit des drames qu’ils ont vécus, des menaces qui pèsent sur eux, ils continuent obstinément de croire en un lendemain possible. L’admiration que ce peuple courageux et digne inspire à la cinéaste transparaît dans l’attention fervente qu’elle lui accorde et dans la densité des images. À l’opposé de la violence des reportages politiques, la beauté plastique de ce témoignage sensible nous reste en mémoire