Le Jaune sans le zèbre
Thomas Fuerhapter
Autriche, 2004, 24 min
  • Film hors catalogue

Le Jaune sans le zèbre, Thomas Fuerhapter, Autriche, 2004, 24’

Synopsis

La ville s’exhibe sous toutes ses coutures : rues, immeubles, quais de métro. Trop près, englués dans la matière urbaine, nous voyons sans comprendre, incapables de nommer le trouble qui nous hante.

À propos du film

Le jaune sans zèbre structure la ville en tant qu’espace perceptif. Une narratrice en voix off qui se déplace en milieux urbains, s’efforce d’élucider ceux-ci en les décrivant. Mais au cœur même de la normalité de la ville, il s’avère impossible de conserver la moindre distance par rapport à son environnement. Le film conjugue une analyse structurelle de l’urbanité moderne à des transformations subjectives qui rendent opérant le vécu psychique. Des objets sont alternativement montrés et masqués, des tons de gris, trop imprécis pour offrir de quelconques repères, font surgir ailleurs des couleurs marquantes. La surpuissance de l’organisation urbaine est ainsi mise à mal par le subjectif. Mais au même instant les imaginations se répandent dans la ville réelle, sans cesse en mouvement. Des variations minimales à peine perceptibles génèrent pourtant un flottement. Sur des rythmes irréguliers, les images de cette ville non identifiée se répètent, au fil de la description. L’interaction entre image, son et musique sérielle renforce l’intensité monotone avec laquelle défilent ces lieux et moyens de transfert indéfinissables, comme autant de zones de la ville post-industrielle. Ce n’est que lorsque la ville elle-même a disparu - comme dans l’abstraction statique d’un plan du métro - qu’une orientation présumée redevient possible. Les temps se mélangent dans le montage de matériau filmé ou trouvé. Le cheminement du sujet est semblable au mouvement, incessant, de la ville. Aux paradoxies de la ville, on ne saurait opposer que le projet d’une ville idéale, une ville sans la ville. Les paradoxies se succèdent, les intensités du vide alternant avec les intensités de l’extase. Le jaune sans zèbre génère la sensation d’être à la fois dans la ville et tout à fait ailleurs.
(Nicola Hirner - catalogue Sixpackfilm)

Générique

Titre

Le Jaune sans le zèbre

Titre original

Das Gelb Ohne Zebra

Réalisation

Thomas Fuerhapter

Image

Monika Preischi
Louise Schreuer
Thomas Fuerhapter

Son

Christoph Keintzel

Pays

Autriche

Année

2004