La Chamelle blanche
Xavier Christiaens
Belgique, 2006, 52 min / Noir et blanc

La Chamelle blanche, Xavier Christiaens, Belgique, 2006, 52’

Synopsis

Et si, revenu de son long voyage, Ulysse ne retrouvait de sa vie que des bribes indéchiffrables, des paysages mouvants, des souvenirs griffus comme des échardes ?

"Et si, revenant de son voyage dans le temps, Ulysse n’avait retrouvé du monde et de sa vie que des bribes indéchiffrables, des pièces rompues, des paysages mouvants et sombres, des souvenirs griffus comme des échardes ? C’est à peine si sa propre chambre lui est restée familière, avec sa télévision toujours allumée, la cuisinière, la fenêtre, et puis sa femme qui dort. Tout autour s’est organisé un désordre troublant où les yeux et les oreilles semblent toujours en attente, comme prisonniers de ces fragments d’un réel si tenace, obtus, incontournable et cependant mensonger, fuyant, opaque. Alors sans doute, le spectateur de La chamelle blanche pressent ce qu’être « étranger au monde » veut dire, comme poids de solitude sans doute, mais aussi comme tension de découverte, comme envie de retrouver son passé, comme désir de trouver une place viable. Peu de choses pourtant viendront à son secours. Un camion s’enfonce dans le paysage comme un bateau dans la mer. Une femme en robe à fleurs se baigne dans une mer de sang. Un enfant nous regarde de ses yeux étonnés. Il y a sur le sol, la carcasse tordue d’une étrange machine soviétique. Xavier Christiaens aura inventé là une nouvelle façon de se souvenir, de remonter le temps par à-coups singuliers, par lames de fond, par « apparitions » négatives, ravalant le passé comme une chanson que l’on dirait à l’envers. Et sans doute y a-t-il dans son film quelque chose d’un peu monstrueux. C’est là le fait de toutes les œuvres fortes, qui ne laissent pas le spectateur en repos. Mais quelle récompense aussi, lorsque au détour de ce chemin abrupt apparaissent régulièrement des moments d’un grâce dont on n’aurait pas même osé rêver. Il y a dans La chamelle blanche des « apparitions » comme on en voit peu au cinéma." Olivier Smolders

À propos du film

Sébastien Ronceray, avril 2008. (Membre fondateur (avec Hugo Verlinde) de l’association Le Cinéma Visuel en 1997, il initie l’année suivante la revue Exploding, dont il est aussi rédacteur. En 2000, avec Élodie Imbeau (vite rejoints par Rodolphe Cobetto-Caravanes et Gaël Jaudeau), il crée Braquage, association proposant des programmations, des ateliers, des expositions… Il réalise des films, des installations, et participe à des spectacles pluridisciplinaires. Il est également intervenant auprès du jeune public pour la Cinémathèque française (ainsi que pour diverses autres associations) et travaille régulièrement avec le cinéma Nova de Bruxelles.)

Générique

Titre

La Chamelle blanche

Réalisation

Xavier Christiaens

Pays

Belgique

Année

2006

Distinctions

  • Special mention Festival Visions du Réel, Nyon – Switzerland
    Prize Scam ( Belgian society of filmmakers) Festival Filmer à tout prix, Brussels, Belgium
    Special mention - Jeonju International Film Festival, South Korea