Synopsis
Tracer la figure du zéro, c’est tâcher de solder, par l’écriture ou quelque autre moyen, les dettes de l’enfance, et celles de nos prédécesseurs – pour leur rendre justice, mais aussi pour s’en libérer, vivre au présent, être soi. C’est à ce geste, ce combat, que Pierre Bergounioux s’est voué corps et âme.
Tracer la figure du zéro, c’est tâcher de solder, par l’écriture ou quelque autre moyen, les dettes de l’enfance, et celles de nos prédécesseurs – pour leur rendre justice, mais aussi pour s’en libérer, vivre au présent, être soi. C’est à ce geste, ce combat, que Pierre Bergounioux s’est voué corps et âme, qu’il arpente les espaces désertiques du Plateau de Millevaches, en quête d’insectes, ou ceux de la pensée, à la recherche du mot juste.
Pierre Bergounioux est l’un des écrivains majeurs de notre temps. Si son œuvre a une portée universelle, elle a aussi ses territoires privilégiés : l’histoire et la littérature, la mémoire et l’écriture, l’enfance et la Corrèze. Une parole, donc, mais aussi un corps - noueux, vibrant, « giacomettien ». Dévoré de passions : Pierre collecte avec une égale férocité les choses et les mots pour les dire, la ferraille, les insectes, tout.
Il y a six mois, nous sommes partis ensemble sur le plateau de Millevaches. Je lui avais demandé d’y capturer pour nous ses insectes préférés : un scarabée, un papillon, des hoplies… Nous avions dix jours. C’était le mois de juin, il aurait dû faire beau, les insectes auraient dû pulluler. Mais ç’aurait été trop beau, trop facile. Ce n’aurait pas été le plateau. Ce n’aurait pas été Pierre.