Synopsis
Mariana Otero a quatre ans et demi quand sa mère, artiste peintre, disparaît. La vraie raison du décès est cachée à l’enfant et à sa sœur. Son père la révèle 25 ans plus tard : Clotilde Otero est morte en 1968 des suites d’un avortement clandestin.
Quand j’ai eu quatre ans et demi, ma mère a disparu. Notre famille nous a dit, à ma sœur comme à moi, qu’elle était partie pour travailler à Paris. Un an et demi plus tard, notre grand-mère nous apprenait la vérité : elle était morte d’une opération de l’appendicite. Par la suite, durant notre enfance et notre jeunesse, notre père ne nous parla pas de notre mère, sauf pour nous répéter qu’elle avait été une peintre et une femme extraordinaire. Il avait enfermé ses tableaux dans un placard et rangé les photos dans un tiroir qu’il nous était interdit d’ouvrir. Si j’ai parfois désobéi, je n’ai jamais vraiment manifesté une grande curiosité pour celle qui avait été ma mère et dont je ne reconnaissais même pas le visage sur les photos.
Il y a sept ans, notre père se décida enfin à nous parler de notre mère. Ce fut pour nous révéler les circonstances réelles de son décès. Ce secret que mon père avait porté seul pendant 25 ans l’avait empêché de nous raconter sa vie et de nous montrer son œuvre. En rompant ce tabou, il nous rendait notre mère. Mais le silence et le mensonge avaient effacé de ma mémoire jusqu’au souvenir même de sa disparition. J’ai éprouvé alors la nécessité de retrouver celle qui m’avait été doublement arrachée par la mort et par le secret.