Johan van der Keuken a réalisé un premier film de 30 minutes dans une institution d’enfants aveugles. Au cours du tournage, il remarque Herman Slobbe auquel il consacre un deuxième film. La forte personnalité d’Hermann se double d’un rapport exceptionnel à la jouissance. Les aveugles apparaissent souvent comme des êtres introvertis, celui-ci s’éclate en permanence que ce soit dans une recherche sonore éperdue ou dans d’autres challenges. En bon cinéaste, Johan van der Keuken intègre la force d’un tel désir : Herman devient le reporter du film, change de rôle, n’est plus objet. Mais un autre sujet - des événements politiques graves - sollicite le cinéaste. Il adresse à Herman "un adieu, charmante petite forme" et passe déjà concrètement aux premières images de son prochain documentaire. Certainement l’un des films les plus forts, les plus justes de Johan van der Keuken.