Synopsis
Refusant la linéarité du récit, le cinéaste propose une véritable polyphonie des apparences, une cartographie de visages, reflet d’une Europe imaginaire et partielle, entre Londres, Marseille, Prague et Pays-Bas. La richesse de ce kaléidoscope est fascinante, servie par un travail sur l’image comme toujours remarquable.
“Face Value” est certainement l’un des films les plus ambitieux de Johan van der Keuken, l’aboutissement des constantes qui tissent son œuvre : recherche formelle et engagement politique. Cette fois, le champ d’action du grand voyageur est vaste : l’Europe en mouvement, avec en contrepoint la guerre du Golfe qui sévit. Le cinéaste se donne un double défi : filmer presque constamment des visages en gros plans et rendre sensible au spectateur les interactions des pays et des événements. Il le fait par la complexité d’un montage où il organise des croisements, des juxtapositions, des correspondances, des rebonds entre les “scènes glanées au cours de son périple européen.” La richesse de ce kaléidoscope est fascinante, servie par un travail sur l’image comme toujours remarquable.