Esto es lo que hay - chronique d’une poésie cubaine
Léa Rinaldi
France, 2015, 100 min
  • Film hors catalogue

Esto es lo que hay - chronique d’une poésie cubaine, Léa Rinaldi, France, 2015, 100’

Synopsis

En suivant le parcours de Los Aldeanos, groupe de hip-hop le plus populaire et contestataire de Cuba, Léa Rinaldi dresse une chronique intime d’une nouvelle révolution artistique de l’île, à l’heure de la transition du régime castriste.

"Esto es lo que hay", chronique d’une poésie cubaine est un documentaire musical mettant en scène la nouvelle génération patriotique Cubaine. Le film nous plonge dans l’univers clandestin contestataire de La Aldea (le « village » ) et suit le quotidien de ces artistes sur l’île et lors de la première tournée mondiale d’Aldo Rodriguez, leader et figure emblématique du hip-hop à Cuba, après dix ans de censure.

Aldo “El aldeano”, artiste le plus populaire et l’un des plus contestataires de Cuba profite de cette sortie du territoire pour faire entendre au monde entier son chant pour la liberté. Bien que contrôlé à Cuba, Internet est la nouvelle voix de la Liberté, et aucune frontière ne peut plus retenir le souffle d’espoir insufflé par des artistes comme Aldo Rodriguez ou Silvito el Libre.

En suivant ces artistes en tournée, dans leur vie à Cuba et sur Internet, Esto es lo que hay, chronique d’une poésie cubaine rejoint le combat des ces « guerriers de l’encre ». Plus qu’un documentaire politique ou musical, Esto es lo que hay, chronique d’une poésie cubaine est un film historique qui révèle d’un point de vue poétique, les contradictions de ces artistes charismatiques, à l’image du Pays de Cuba lui-même.

À propos du film

Que signifie ce titre « Esto es lo que hay » ? “Esto es lo que hay” est une expression typiquement latino-américaine. Cela signifie « voilà ce qu’il y a », mais aussi « on fait avec ce qu’on a ». Ce titre est une mise en abyme de la manière qu’ont Los Aldeanos de créer et de composer avec leur réalité. Je tenais à garder ce titre en espagnol car Los Aldeanos défendent corps et âme leur langue hispanique. Dans ce milieu hip‐hop très largement écouté en anglais, l’espagnol mérite d’être valorisé. J’ai aussi décidé d’ajouter ce sous-titre « Chronique d’une poésie cubaine » pour la sortie en France, afin d’être plus claire sur le contenu du film, réalisé sur une durée de 6 ans. Filmé entre 2009 et 2015, ce documentaire traverse l’histoire récente de Cuba – de la passation de pouvoir entre Fidel et Raoul Castro à la levée de l’embargo des USA.
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Ne lâchant presque jamais Los Aldeanos, Léa Rinaldi offre un portrait fort et particulièrement incarné de ces quelques troublions de la scène cubaine. Le leader du groupe, avec son physique improbable de grand baraqué tatoué aux cheveux longs, et son principal acolyte, un ancien instituteur reconverti dans le hip-hop, semblent avoir accordé leur totale confiance à la jeune réalisatrice : en résulte une dimension particulièrement intimiste où les deux membres du groupe expriment avec une énergie communicative leurs rêves tout autant qu’ils dévoilent leurs fêlures.

Leur sortie du territoire dans le cadre d’une tournée en Serbie et en Colombie constitue probablement la partie la plus passionnante du long-métrage : la dureté intraitable des insoumis de La Havane laisse place à des rêves de gosses qui trouvent parfois leur expression dans le simple fait de faire les magasins ou de manger au McDonald’s. Mais c’est probablement en se confrontant à la violente animosité de la diaspora cubaine de Floride (qui vomit le régime castriste et dans le même temps tous ceux qui sont restés au pays) que le groupe retrouve le sens de leurs engagements tout en perdant de vue ce qui peut faire l’unité de leur identité cubaine. Il y a dans ce douloureux constat de l’amertume, la peur de devenir le produit inodore de leurs propres engagements. Mais que le film rende compte de cette complexité et crée un espace où le doute et les questionnements n’amènent pas des réponses toutes faites en fait un document absolument précieux.

Extrait d’un article de Clément Graminiès sur Critikat.fr

Générique

Titre

Esto es lo que hay - chronique d’une poésie cubaine

Réalisation

Léa Rinaldi

Auteur

Léa Rinaldi

Montage

Coralie Van Riestchoten

Production

Aléa Films

Distribution

JHR Films

Pays

France

Année

2015

Sortie nationale

Mercredi 2 septembre 2015

N° de visa

136 744