À propos du film
"Le mouvement des sans papiers de Saint Bernard filmé à partir de la participation du Malien Dodo Wagué. Dans une deuxième partie, le retour, très organisé et médiatisé, de Dodo dans son village africain.
Devenu cameraman de “la famille” comme ils disent, je me suis retrouvé embarqué dans ce bateau. J’ai ainsi vécu dans ce village africain reconstitué qu’est devenu Saint-Bernard, au milieu des couleurs de l’Afrique et des statues gothiques. Ce qui m’a surtout frappé et dont j’ai voulu témoigner avec le film, c’était la force et la joie de ce combat. Même si la situation était grave, il y avait à Saint-Bernard comme à Japy ou à Pajol, une énergie et une joie vraiment incroyables. J’ai retrouvé la même fougue qu’on pouvait avoir en mai 68 et dans le début des années 70. J’étais, par exemple, impressionné par le fonctionnement extrêmement démocratique de ce mouvement. Toutes les décisions étaient votées au cours des réunions de l’Assemblée des Familles, que j’ai été le seul à filmer. Cette démocratie en action fonctionnait extrêmement bien, même si bien sûr s’affrontaient parfois les divergences des leaders.
Faire le film a été un moyen de découvrir quelque chose qui a toujours été mystérieux pour moi, la vie de la communauté africaine à Paris. J’ai côtoyé à travers mon film des enfants de cette communauté, mais même s’ils venaient chez moi, il y avait toujours une barrière infranchissable qui limitait nos échanges.(…) "
Jacques Kébadian