Synopsis
Né de la rencontre entre le cinéaste Johan van der Keuken et l’anthropologue Rob Boonzajer Flaes, Brass Unbound raconte l’épopée des cuivres, symbole du joug culturel imposé par les coloniaux de l’Indonésie au Népal, du Ghana au Surinam, et leur appropriation lors des fêtes traditionnelles par la population colonisée.
Né de la rencontre du cinéaste avec l’anthropologue Rob Boonzajer Flaes, Brass Unbound\n raconte l’épopée des cuivres, symbole du joug culturel imposé par les coloniaux de l’Indonésie au Népal, du Ghana au Surinam, et leur appropriation par les peuples colonisés. Avant tout voyage musical, le film raconte comment les instruments se sont libérés de leurs maîtres, se sont détournés du christianisme qui les a importés et sont devenus les captifs bien aimés des pays conquis, l’accompagnement indispensable des fêtes et des rituels de la religion polythéiste.
De pays en pays, il montre comment les vestiges coloniaux sont intégrés à tous les événements publics et privés. La saga des déplacements du gros clairon à travers le pays - à travers le temps - suivie avec jubilation à la caméra est un morceau d’anthologie, une fête musicale qui se double d’un plaisir cinématographique.
À propos du film
"Dans le film, le gros clairon voyage du christianisme à la religion winti, de l’enterrement dévot à la fête exubérante des esprits, du choral instrumental lent et grave à la possession swinguante. Et quand un esprit, un winti, appelé et évoqué par la parole, la mélodie et le rythme entre en possession d’un participant à la fête et commence à danser violemment dans son corps, tout en jouant, se penche en avant et coiffe la tête du danseur du pavillon de l’instrument. Il la remplit de basses assourdissantes… Du vent, du vent, venu du plus profond de la terre. Les wintis, eux-mêmes faits de vent aiment bien ça. Baas Mal, le vieux chef d’orchestre dit : "Ils raffolent du gros clairon, ils ne s’en lassent pas." Le voyage de Dieu aux dieux, du christianisme au polythéisme, aux religions naturelles et aux aspects magiques de la vie, c’est un peu ça le sujet du film. Le va-et-vient à travers le monde, à travers des territoires en fusion culturelle, en démarcation, en renouvellement, dans un univers de plus en plus tourbillonnant, dans lequel l’homme s’élève comme un grand oiseau, digne et musical." (Johan van der Keuken, archives du Cinéma du réel)