À propos du film
Paris – Espace St Michel : rencontre avec Judith Abitbol, réalisatrice, et Nathalie Richard, actrice, le mercredi 5 juin soir
Sceaux – Le Trianon : rencontre avec Judith Abitbol et Nathalie Richard le vendredi 7 juin soir
St Denis – Les Ecrans : rencontre avec Judith Abitbol et Nathalie Richard le dimanche 9 juin à 16h
Argenteuil – Le Figuier Blanc : rencontre avec Judith Abitbol le mardi 11 juin soir
"Il y aura une fois Léonore, peut-être cinéaste, et Agathe, l’employée de boucherie, que dévore jour et nuit une entreprise créatrice épuisante et profondément dérangeante. Dans une grande pièce aux murs blancs : une chaise ou deux, un bureau, et une actrice, scénario en main. L’économie de moyens n’empêche pas un espace immense de s’ouvrir à partir de là, bien au contraire. Des mots prononcés, chuchotés, répétés, naît une histoire étrange comme un rêve, dont l’ampleur se dévoile au fur et à mesure. Le corps et la voix sont ceux de Nathalie Richard, impressionnante de maîtrise dans ses tâtonnements même, qui seule en scène, incarne les autres personnages, femmes, hommes, et bœuf. Car ici, il est question de corps, autant dire de viande. Et crue, encore, écorchée, même. Il est question de souffrance, qui pointe derrière la pureté du décor, la délicatesse d’un ralenti, la blondeur de Nathalie Richard, pour surgir tout à coup dans un abattoir. Et si Judith Abitbol semble faire apparaître les cordes, brouillons, schéma de construction, et autres répétitions de son histoire, ce n’est que pour mieux signifier le travail inlassable de l’esprit pour combler le vide et l’absence auxquels s’attaquent, ensemble mais chacune, à leur manière, Agathe et Léonore, au mépris du pourrissement inévitable de la chair. Surprenant, excessif et cruel comme des "jeux d’enfants agrandis", son cinéma rend au surréalisme son pouvoir libérateur. Non sans une certaine douceur."
Céline Guénot, FID 2012
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C’est un film au postulat aride, rebutant. Et pourtant. Une actrice lit un scénario à la table, esquisse parfois quelques pas, puis revient s’asseoir. La cinéaste saisit son appréhension du rôle, l’ébauche des gestes qu’elle prêtera plus tard au personnage et le regard concentré de la comédienne. Un huis clos de la création, radical et conceptuel certes, mais souvent passionnant tant le travail de captation de la caméra (valeur de cadre, temps de la prise, effets d montage) est en fusion parfaite avec celui de Nathalie Richard qui retrouve ici sa metteure en scène d’ « Avant le jour » et dont le jeu se révèle ici plus intense et immense que jamais.
Xavier Leherpeur, CinéObs, 4 juin 2013
Article paru dans l’Humanité, d’Emile Breton
Article paru dans Positif