À propos du film
(…) Le film est composé de photographies provenant de sources hétéroclites (fonds publics, archives de la ville, photographies de particuliers, clichés que le réalisateur a luimême réalisés sur place) pour parvenir, à partir de fragments de mémoires individuelles, à (re) construire une mémoire collective. Il peut être intéressant ici d’interroger la dialectique qu’instaure le film entre la photographie et le cinéma et redoublant le couple mémoire-oubli. La première se trouve en effet être du côté de la trace, de la fixation d’un instant tandis que le second s’inscrit de fait dans le devenir, la mutation, le flux. En quoi peut-on dire à ce propos que dans ce film c’est le passage du temps, élément qui fait fondamentalement défaut à la photographie, qui fait récit qui fait fondamentalement défaut à la photographie, qui fait récit ? On pourra mettre en relation cette réflexion avec les paroles de la chanson accompagnant le film.
Bartlomiej Woznica