Rois échanges intenses entre filmeurs et filmés. Trois films qui tentent de donner une forme, l’un (Philippe Grandrieux) à la pensée d’un cinéaste japonais révolutionnaire, l’autre (Arnaud des Pallières) à une inconnue morte en 1938 dans le Dakota, le troisième (Mélanie Pavy/Idrissa Guiro) au destin d’une fille qui cherche le lieu où disperser les cendres de sa mère.
« Tous les films sont reliés entre eux », dit le cinéaste Masao Adachi en voix off dans le très beau portrait que fait de lui Philippe Grandrieux. C’est le cas de ces trois films. Mais ils ont également en commun le lien étrange qui les lie à leur personnage. Un lien singulier dans les trois films présentés ici, tant le héros ou l’héroïne de ces films semble posséder le réalisateur. Grandrieux se projetant dans le miroir du cinéaste japonais « hors-la-loi ». Des Pallières dans les souvenirs imaginaires d’une mère américaine. Les jeunes cinéastes Mélanie Pavy et Idrissa Guiro dans la mémoire en cendres d’une génération d’après la bombe. Trois portraits, trois magistrales mises en forme d’une pensée, d’un fait divers, d’une vie.
Annick Peigné-Giuly
Documentaire sur grand écran
Intervenants
En présence de Nicole Brenez.