Rencontre exceptionnelle avec le cinéaste chinois Wang Bing venu présenter en avant première A la folie, le nouvel opus de sa vaste œuvre documentaire, qui sort en salles le 11 mars prochain. L’humaine condition mise à nu.
Il y a dix ans, avec un premier film stupéfiant, Wang Bing s’imposait d’emblée comme un des grands cinéastes contemporains. A l’ouest des rails n’est pas seulement la chronique impitoyable du chaos industriel de la Chine nouvelle, il est également une œuvre pionnière par le mode de travail du cinéaste : l’utilisation solitaire et tenace d’une mini caméra numérique, parfait outil artistique et politique pour se passer des autorisations officielles ; l’absence de scénario préalable ; l’absence de limite du temps du film (9 heures pour A l’ouest des rails). A la folie est dans cette même veine. Après Fengming et L’homme sans nom, Wang Bing a sillonné le Yunnan, épicentre des mutations culturelles et humaines de la Chine d’aujourd’hui. Etendant sa fresque documentaire aux laissés pour compte du capitalisme avec Les trois sœurs du Yunnan et ici, avec A la folie, tourné durant quatre mois dans un hôpital psychiatrique de cette province. Pour redonner une image et un nom à ces hommes.
Intervenants
En présence de Wang Bing.