Comment filmer la survie animale en des lieux qui leur sont devenus hostiles ? Comment donner à percevoir leur territoire sans que la présence d’une caméra ne produise d’interférences ? Ces trois films travaillent à tracer les contours de la zone de transit de goélands et cerfs en fuite (Le Territoire des autres), de coyotes et corbeaux affamés (Terrestres), de fourmiliers et loutres captifs (Il fait nuit en Amérique), en épousant leurs mouvements. Cette faune est loin d’être aphone : c’est par une bande sonore surprenante, détachée d’un régime descriptif, qu’émerge un autre relief de l’espace, déboussolant nos repères anthropocentrés. Qu’entendons-nous de notre condition terrestre lorsque la parole se dissout ?