04/04/2023 à 18h | Forum des images, Paris (75),
Doc & Doc
Devenir immortel, et puis mourir

Documentaire sur grand écran

Comment filmer le présent quand la fin de vie est proche ? Johan van der Keuken, atteint d’un cancer généralisé, et Narimane Mari, compagne d’un artiste gravement malade, défient la mortalité en créant une temporalité fugueuse.

André Bazin déclarait que « la mort est un des rares événements qui justifie le terme de spécificité cinématographique ». Vacances prolongées et On a eu la journée bonsoir inviteraient plutôt à parler de « vitalité cinématographique ». Johan van der Keuken et Narimane Mari filment au jour le jour ce qui est encore là, résolument vibrant, récusant une tonalité testamentaire. En œuvrant à un montage non linéaire, chacun s’accorde un horizon d’éternité sur écran : le premier joue les prolongations, la seconde ranime les instants vécus à l’envi. La liberté de ces conjugaisons n’est pas qu’une affaire de temps mais aussi de pronom : avides d’altérité, ces films à la première personne ne cessent d’osciller entre le singulier et le pluriel, lesquels finissent par se confondre dans le vaste monde.

Intervenants

En présence de Claire Allouche, Narimane Mari.

Séances (2)


Mardi 04/04/23 à 18h | Forum des images, Paris (75)

En présence de Claire Allouche, critique, doctorante et enseignante de cinéma

Vacances prolongées
Johan Van Der Keuken
Pays-Bas, 2000, 142’
Le cinéaste Johan van der Keuken apprend en octobre 1997 que son cancer de la prostate se généralise et que son espoir de vie se limite à quelques années. Sur l’instigation de son épouse Noshka van der Lely, il décide de consacrer ce temps précieux qui lui reste au plaisir du voyage.

Mardi 04/04/23 à 21h | Forum des images, Paris (75)

En présence de Narimane Mari, réalisatrice

On a eu la journée bonsoir
Narimane Mari
France, 2023, 61’
Les jours du peintre Michel Haas, compagnon de Narimane Mari, sont comptés. À mille lieues de la chronique d’une mort annoncée, On a eu la journée bonsoir se construit comme un dialogue amoureux allègrement polymorphe.