La terre, la poussière, la boue, sont des motifs qui habitent les films de ce cycle jusqu’à l’épuisement. C’est dans cette glaise commune qui s’étoile sur les routes des protagonistes que les cinéastes fouillent pour déceler les mêmes signes, les mêmes lumières, les mêmes secrets. Que ce soient les rois mages qui se trompent de route, les bambaras qui fuient l’oppression de la sorcellerie, les enfants immigrés du Borinage contraints de faire des terrils leurs montagnes ou encore les Ganigas reniant en partie leurs lois ancestrales pour gagner le nouveau monde, tous tentent d’échapper au même fatalisme. Exilés du monde, exclus de l’espoir, de la terre promise, sont-ils, pour autant condamnés au désespoir ?