Le Festival 2020
Une terrible ironie du sort veut que la thématique choisie cette année -le rapport à la nature - soit justement ce à quoi nous voilà confrontés depuis plusieurs mois. Au risque même que le festival ne puisse se tenir dans des conditions « normales ». Malgré le confinement, puis le déconfinement agrémenté de mesures drastiques pour les salles de cinéma, l’équipe de Corsica.Doc a tenu jusqu’au bout à organiser le festival en « présentiel » comme on dit aujourd’hui. Dans ces conditions restreintes, le programme se trouve lui-même réduit, quelques invités ne pourront nous rejoindre pour cause de quarantaine obligatoire, mais le débat ne sera évidemment pas clos avec cette vingtaine de films et nous le poursuivrons en cours d’année. Une vingtaine de cinéastes et producteurs seront présents pendant le festival.
NATURE !
A l’heure où l’on se demande comment un virus a pu passer soudainement d’un animal sauvage à l’homme et se répandre à travers le monde, la question de notre rapport à la nature est particulièrement d’actualité. Elle s’est posée de tous temps, étant peut-être la marque même de notre « nature humaine ». « C’est quoi la différence entre un homme et un animal ? » demande Pierre Creton aux paysans de son film Secteur 545. Une question qui hante aussi le film de François Truffaut, L’enfant sauvage. Dans son court métrage Le Vampire, Jean Painlevé, lui, a détourné la question en filmant la chauve-souris en figure du nazisme. Un anthropomorphisme assumé. Et ce Grizzly Man que piste Werner Herzog ? Estce cette question qui l’a jeté dans la gueule de l’ours ? Dans L’île aux oiseaux, on soigne délicatement des rapaces blessés avant de les laisser repartir à leur vie sauvage. Un respect de la nature que l’on trouve chez l’ermite du Two Years at Sea de Ben Rivers, ou chez ces jeunes gens qui voulaient « réformer la vie » sur le Monte Verita au début du XXème siècle. Plus « naturellement » chez les cow boys du Sweet Grass de Lucien Castaing-Taylor et Llisa Barbash. Mais dans le monde d’aujourd’hui, c’est aussi l’empreinte profonde que laisse l’Homme sur l’écosystème qui taraude les cinéastes. Des touristes contemplant une forêt qui se meurt sous le regard d’un cormoran, c’est Acid Forest. Chris Marker et Mario Ruspoli qui donnent la parole à un cétacé en colère, c’est Vive la baleine ! … La question du réchauffement climatique, de l’épuisement des ressources, traverse nombre de films. Emmanuel Cappelin, lui, fait le tour des experts en la matière pour nous relancer, plus armés, sur la piste écologique, Une fois que tu sais… En tout, une petite vingtaine de films, courts et longs métrages, pour donner du grain à moudre à ceux qui souhaitent aujourd’hui agir pour la planète comme pour ceux qui souhaitent simplement cultiver leur jardin, en bonne intelligence avec le vivant.
La compétition Nouveaux Talents
Dans ces conditions difficiles où se sont trouvés les
cinéastes depuis le mois de mars, nous nous attendions à une forte baisse du nombre de films inscrits à notre compétition. Ce sont pourtant près de 350 documentaires qui nous ont été envoyés, parmi lesquels nous avons sélectionné 15 courts, moyens et longs métrages qui témoignent d’une riche diversité de formes et de sujets.
Une table ronde sera organisée avec les cinéastes en compétition le samedi 17 octobre à 16h00 au Palais des Congrès