Dans la situation traumatisante où se trouve les réalisateurs palestiniens depuis des décennies, leur cinéma est pris entre la nécessité de rendre compte et celle de prendre de la hauteur (cf la « ninja warrior » d’Elia Suleiman dans Intervention divine). C’est à ce paradoxe que répondent les deux films programmés ce soir. D’un côté, le film de Raed Andoni qui, à travers la propre analyse du cinéaste, esquisse la psyché collective du peuple palestinien. De l’autre, celui de Abdallah Al-Khatib, qui témoigne de la tragédie humaine d’un siège en Syrie où une population entière se retrouve privée de nourriture, de médicaments, d’électricité, sans contact avec le reste du monde. Dans les deux, l’énergie parfois poétique parfois comique du désespoir.
Intervenants
En présence de Philippe Azoury (critique de cinéma), Abdallah Al Khatib (cinéaste) .